La Fille prodigue, qui a valu à Alice Ceresa le fameux prix Viareggio en 1967, est à la fois un récit en vers rythmiques, un pamphlet féministe, une parabole poétique et une tirade philosophique.
À partir de l’histoire biblique du fils perdu, paradoxalement d’autant plus récompensé qu’il a dilapidé son héritage, Alice Ceresa décrit la figure d’un sujet féminin rebelle : une fille qui doit d’abord se perdre pour se retrouver dans la langue de son récit.
La poésie de la dilapidation proposée par Ceresa travaille à la frontière de ce qui ne peut pas et ne doit pas – et, partant, peut et doit – être dit. Elle est la preuve de la puissance libératrice de la littérature et inaugure avec la radicalité de son style une manière aussi neuve qu’improbable de raconter des histoires.