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Textes recents

Jean-Luc Nancy

Après les avant-gardes

Il me semble que le mot « avant-garde » a toujours été pour moi une espèce de souvenir. J’ai dû l’entendre autour de 1960, alors que le surréalisme ne se portait déjà plus très bien. Presque en même temps je découvrais Bataille et Artaud, que n’accompagnait aucune étiquette d’avant-garde. Mais c’est l’ensemble du climat de pensée qui se modifiait de manière profonde dans les après-coups de la guerre.

Les avant-gardes – ou du moins ce nom : il ne s’agit que de son usage – ont eu d’emblée pour moi un goût de passé. D’arrière-garde, en somme. Je ne plaisante pas : je pense que le soupçon porté sur la nature militaire de la métaphore était déjà présent dans le contexte où je découvrais le mot. Pourquoi fallait-il que l’art opère comme une armée ? Il y avait un doute. Ce n’était pas tant l’idée de la lutte ou du combat qui était préoccupante...

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Exotic?
Exotic?

Claire Brizon (éd.), Chonja Lee (éd.), ...

Une Suisse exotique ?

Pourquoi un objet, un vêtement, voire une personne, sont-ils perçus comme « exotiques » ? Plus largement, comment se construit le regard sur les choses ou les gens qui nous semblent appartenir à d’autres régions, d’autres continents ? Enfin, comment les objets « exotiques » conservés dans les musées sont-ils parvenus jusqu’à nous, et dans quelle mesure ont-ils conservé, voire accru, à travers le temps leur dimension exotique ? Ce livre, et l’exposition qui s’y rattache, proposent une perspective historique pour comprendre l’émergence de ce regard et...
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« Avis. Pas ­d’arrière-salle ici pour les dames. »
« Avis. Pas ­d’arrière-salle ici pour les dames. »

Joseph Mitchell

Le Merveilleux saloon de McSorley

»McSorley’s occupe le rez-de-chaussée d’un immeuble en briques ­rouges au 15 Seventh Street, tout près de Cooper Square, où se termine le quartier de Bowery. C’est le plus vieux saloon de New York, ouvert en 1854. En quatre-vingt-huit ans, il a eu quatre propriétaires – un immigrant irlandais et son fils, un policier à la retraite et sa fille –, et ils se sont tous opposés au moindre changement. Il a été électrifié, mais le bar est obstinément éclairé par...
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Littérature

Joseph Mitchell

Madame, Monsieur, regardez la Danse !

Les calypsos viennent de Trinidad, une île britannique des Caraïbes proche de la côte du Venezuela qui fournit aussi au monde de l’asphalte ainsi que l’amer Angustura. Ils sont composés par des hommes hautains, amoraux qui boivent sec et qui se donnent le nom de calypsoniens. En grande majorité ce sont des Noirs. Une guitare sous le bras, ils passent leur temps dans les rhumeries et les cafés chinois de Marine Square et Frederick Street à Port-of-Spain, la ville principale de Trinidad, en quête de rumeurs autour desquelles ils pourraient construire un calypso. Nombre d’entre eux se vantent avec raison du fait que des femmes se battent pour avoir le droit de subvenir à leurs besoins. La plupart sont des vétérans des prisons de l’île. Pour se distinguer des hommes ordinaires, ils n’utilisent pas leurs noms légaux mais vivent et chantent avec des titres adoptés tels que Growler, Lord Executor,...

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Littérature

Joseph Mitchell

« Avis. Pas ­d’arrière-salle ici pour les dames. »

Il existe un restaurant dans River Street à Hoboken, dans le New Jersey, en face des jetées et à quelques pâtés de maisons de la remise du Lackawanna Ferry, qui s’appelle My Blue Heaven Italian Restaurant. Un été, je revenais de Copenhague sur un cargo de Hog Island, la nourriture était mauvaise et, quand le cargo s’est finalement amarré à Hoboken, le premier endroit que j’ai vu où je pouvais manger était My Blue Heaven et j’y suis allé directement avec ma valise à la main. Je me suis assis et le serveur m’a tendu un menu, mais avant que j’aie commencé à lire, il m’a dit que le plat du jour était un risotto avec du calamari et qu’il me le recommandait. « C’est du riz, a-t-il dit, avec des calmars. » Je n’avais encore jamais alors mangé de risotto, et certainement pas de calmar, mais j’ai commandé le plat du...

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How can withdrawal be represented?
How can withdrawal be represented?

Sebastián Eduardo Dávila (éd.), Rebecca Hanna John (éd.), ...

On Withdrawal—Scenes of Refusal, Disappearance, and Resilience in Art and Cultural Practices

How can withdrawal—meaning either that which withdraws itself, or which is being withdrawn—be represented, thus made visible and negotiable? This publication takes this paradox as its starting point, which remains present as a tension throughout. The book aims to draw constellations of different instances of withdrawal, ranging from passivity, failure, and refusal to disappearance and remembrance and to resilience and resistance. Understanding withdrawal as a concept that encompasses both cutting ties and reaffirming relations, the contributions collected here trace the...
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